Je vivais une journée rêvée ! Mes frères étaient tous les deux sortis pour un bon moment et je n'avais même pas besoin de traîner mes fesses au lycée. Occasion rêvée pour mettre de la musique à en arracher les oreilles de mes viocs de voisins. Hayden s'occuperait d'eux quand ils viendraient se plaindre du diable de la maison griffin. Rien à faire ! Si on ne peut plus faire ce qu'on veut chez soi. Eux-mêmes avaient fait l'erreur de venir vivre ici, je n'y étais pour rien et quand j'avais envie de mettre de la musique, il me fallait être satisfaite.

Même si je n'avais pas pris la peine de rejoindre le lycée aujourd'hui, mes fesses avaient tout de même quitté la maison pour une petite heure, le matin même. Impossible pour moi de passer une journée libre sans me rendre au refuge et m'occuper des animaux. J'avais par là-même découvert que deux châtons avaient été retrouvés aux abords de la route. Une chance qu'il soit encore vivants ! La responsable m'avait demandé si je souhaitais les recueillir. Le refuge n'échappait pas à la règle, il manquait cruellement de place pour les animaux et j'étais donc repartie avec deux petits chats que je comptais bien fourguer à quelqu'un; une âme charitable craquerait bien, au lycée. Mais je devais m'assurer avant tout que la personne soit digne de confiance.

En ce début d'après midi, j'avais donc laissé les petits chats sur mon lit, m'assurant qu'ils dormaient bien afin d'éviter les bêtises et j'avais ouvert les hostilités avec la musique, dans la veranda.
Une chance pour la personne qui venait de toquer à la porte que j'avais fait un petit saut vers la cuisine pour me prendre une boisson; je ne l'aurais sûrement jamais entendu, dans le cas contraire.

En trottinant, j'allais donc ouvrir la porte, découvrant le visage de Woody. Un sourire éclaira mon visage; une journée rêvée pouvait-elle se passer sans encombre ? C'était extrêmement bien parti. Sans préambule, je lui sautais alors dans les bras, espérant qu'il ne tombe pas à la renverse sous le choc (pas sous le poids !) . Je ne savais pas vraiment si le jeune homme était déjà habitué à mon excentricité et à ma connerie, mais ça ne tarderait pas, je passais de plus en plus de temps avec lui et ne pouvais que constater à quel point il était agréable d'être avec quelqu'un de vraiment bien, avec un prénom qui déchire.
D'un autre côté, je me sentais également très impliquée dans la vie de Woody. Il n'était pas question pour moi de le laisser tomber un jour, après la confiance qu'il m'avait accordée en me racontant son histoire, que je trouvais tragique. J'avais très peu d'amis, très peu de personnes avec qui j'acceptais de passer du temps, mais Woody avait fait son entrée dans mon cœur, c'était irréversible et il aurait beaucoup à faire pour en sortir.

- Yaaay !! J'étais en train de penser à toi ! Et j'avais l'esprit mal tourné ! Je haussais les sourcils en riant avant d'ajouter : nan, je plaisante ! Je suis contente de te voir. Je le laissais passer, après avoir rejoint de nouveau le sol. Je refermais ensuite la porte derrière lui alors qu'il s'avançait dans la palier. Je le rattrapais et me penchais vers lui scrutant son visage, sortant la première question que je me devais de lui poser :   Comment ça va, aujourd'hui ??

Je n'étais pas du genre à avoir pitié, mais je craignais aussi toujours que Woody ne soit pas super bien. Ma dinguerie maladive était de sortie et je ne voulais pas la laisser prendre le dessus, surtout si le jeune homme n'était pas au top. Sa situation était tout sauf confortable et il avait des jours sans; je me devais d'être à la hauteur !
Tout en parlant, je lui fis signe de me suivre, direction la véranda où je baissais immédiatement le son de la musique. J'ajoutais juste, avant même qu'il ne me réponde :

- Désolée pour ça, j'avais dans l'idée de faire chier les voisins.